Union Régionale FO/DEFENSE BDD TOULON et Secteurs Assimilés

, par UD Fo 83

2016 quelle année pour notre humanité ?

Les attentats qui ont touché la France en 2015 en son coeur ont induit la mise en place de l’état d’urgence. Je vous engage à revoir la distinction entre deux formes de sécurité : la sécurité policière, une sécurité de « conservation des personnes » et la sécurité judiciaire, qui garantit nos droits et nos libertés fondamentales. La première ne doit pas asphyxier la seconde, car trop de sécuritaire tue la sécurité. Les barrières de cette pente sécuritaire résident en chaque citoyen qui se doit de lutter contre une guerre absconse. Garder son esprit critique vis-à-vis de toute excès de pouvoir, de tout dévoiement de la démocratie, sous l’action de la peur, de la haine, sera gage d’une résistance éthique annonçant le refus de se constituer soimême comme cerbère, notion fondamentale s’il en est en démocratie. Notre monde va de mal en pis et les processus qui nous poussent vers des catastrophes dont on ne peut prévoir ni la date ni l’ampleur, mais qui seront certainement interdépendantes continuent. Je pense, bien entendue, à l’économie, qui est non seulement dérégulée, mais saute de crise en crise. Ce système est dirigé par des économistes hégémoniques qui représentent la doctrine officielle pseudo-scientifique et continuent de nous assurer que tout va bien. Nous voyons l’Europe toujours au bord de la déliquescence, sans que l’élan nouveau d’une métamorphose ne se produise, la domination insolente de la finance sur le monde qui dure, y compris à l’intérieur des partis politiques et le poids de la dette que l’on fait peser sur nos têtes sans que l’on essaie de réfléchir pour voir si elle est remboursable et justifiée… La crise économique et notre civilisation malade déclinent avec elles la dégradation des solidarités, pas seulement chez les jeunes et les vieux, mais aussi au sein des classes moyennes. La précarité de tous grandit au rythme de la dégradation de l’état de la planète et provoque de facto des « crispations » sur des identités nationales ou raciales, avec des phénomènes de rejet bêtement appelés « populistes » D’autant plus que ces idées stupides se répandent au milieu d’un vide de la pensée politique et de la pensée sociologique, les signes inquiétants se multiplient et s’aggravent et pendant ce temps, on agite nos amulettes de la compétitivité et de la croissance : nous sommes enfermés dans des calculs dogmatiques qui masquent les réalités humaines, on ne voit plus les souffrances, les peurs, les désespoirs des femmes et des hommes, le calcul est l’ennemi de la complexité car il élimine les facteurs humains qu’il ne peut comprendre parce que les chiffres ne nous parlent ni des souffrances, ni des humiliations, ni des malheurs, ni de l’essentiel : la solidarité, l’amitié, l’amour. Mais où sont les penseurs, les philosophes, les médias, les politiques me direz vous ? Force est de constater que les responsables sont irresponsables, il y a eu une usure totale de la pensée politique, à gauche, à droite, tout cela s’est vidé, mais comme la nature a horreur du vide, ce vide s’est rempli avec de l’économie néolibérale qui s’est prétendue science au moment où les babillards répétaient que les idéologies étaient mortes parce que le communisme était mort ! Cette idéologie « New Age » portait l’idée que le marché est solution et salut pour tous problèmes humains ! Et les politiques y ont cru ! Aujourd’hui encore ils rêvent de la croissance… Ils n’ont même pas l’intelligence d’imaginer ce qui peut croître et ce qui peut décroître en essayant ensuite de combiner les deux… Montaigne a dit : « Je vois en tout homme mon compatriote ». C’est une chose fondamentale que nos mandants ont oublié ! C’est ce qu’il nous faut maintenir contre vents et marées, surtout à une époque régressive comme la nôtre. C’est le sentiment que nous sommes partie intégrante de l’aventure humaine, qu’il nous faut jouer ce rôle que l’on peut assumer : la solidarité. Force-Ouvrière, malgré l’adversité, a résisté, résiste et résistera aux barbaries, quels que soient leurs noms ! Nous sommes vivants ! Bonne année 2016 Le Secrétaire Général Michel FAVRE

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