« Le libéralisme économique, c’est le darwinisme...

, par UD Fo 83

« Le libéralisme économique, c’est le darwinisme social, la loi de la jungle, la loi du plus fort. C’est la primauté de l’individuel sur le collectif. » Marc Blondel, 1996 « Parce qu’il n’y aura jamais de régime où existe la justice intégrale et qui garantisse à tout jamais la liberté, il faudra toujours un syndicalisme libre, capable de combattre les excès et les injustices et d’être le contrepoids nécessaire au pouvoir dans l’entreprise et dans l’Etat. » André Bergeron,1976

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Editorial : On s’est habitué depuis des dizaines d’années au discours qui nous annonce la mort du modèle social Français, sans vraiment y croire tout à fait, en se disant, ils n’oseront pas !

Eh bien oui ! ils osent !

La mécanique de destruction de la protection sociale est « En Marche ». Les 10% des plus riches sont en train de capter le maximum des ressources et les 90% dont vous faites partie, n’auront que des miettes.

Alors : Que faire ?

 Tomber dans le piège qu’ils nous tendent du « diviser pour mieux régner », avec ces salauds de pauvres, un jour des « sans dents », un autre « des gens qui ne sont rien », ces chômeurs fainéants, ces grévistes qui prennent la France en otage, ces fonctionnaires qui se la coulent douce, ces retraités nantis inactifs donc inutiles qui sont une charge pour la société et pour la start-up France. Opposer, opposer il en restera toujours quelque chose !

Les jeunes et les vieux, les agriculteurs et les cheminots, les salariés et les chômeurs, les fonctionnaires et les salariés du privé, Les Français d’origine et les immigrés, la liste est longue et l’incitation aux haines est également « En Marche ».

 L’autre alternative, c’est se battre ensemble contre le processus qui n’est pas inéluctable de destruction du modèle social Français. Qui rappelons-le est l’héritage du Conseil National de la Résistance, pour qui le mot Solidarité n’était pas un gros mot mais le ciment indispensable à la cohésion d’un pays. Grignotage après grignotage, ce programme de « destruction massive », nous fait reculer de plusieurs décennies, voir de plus d’un siècle.

 Dans la Fonction Publique, le recrutement de contractuels aux conditions précaires, nous ramène avant 1983, année où le statut des fonctionnaires a été renforcé.
 La retraite à 65 ans, le MEDEF en rêve, le gouvernement y pense. Là le recul nous ramènerait en 1910, où cet âge de départ fut adopté.
 Quant à l’Uberisation (autoentrepreneurs, conducteurs de véhicule, livreurs de pizza…), c’est un retour à la fin du 19ème siècle, où l’ouvrier était payé à la tâche « les tacherons ».

Cette destruction de modèle social Français est un puissant mouvement « En Marche Arrière ». Les rétrogrades, ce n’est pas nous, ce sont eux ! On est loin d’une « mondialisation heureuse », qui serait une convergence des peuples, des cultures, des économies pour le bien de tous. Nous sommes devant une « mondialisation malheureuse », qui supprime le contrôle des Etats sur les biens et services de première nécessité, qui baisse les protections sociales des populations actives pour les contraindre à des conditions de travail plus dures.

La baisse des dépenses de solidarités a pour but de forcer les bénéficiaires à payer eux-mêmes ces services à de grands groupes financiers (s’ils le peuvent !). Nous rentrons dans l’ère du chacun pour soi. Il est loin l’idéal du Conseil National de la Résistance. Le gouvernement baisse les prélèvements obligatoires des plus fortunés (ISF), tandis qu’il augmente ceux des classes moyennes et populaires (CSG). L’arsenal des mesures est large, on baisse les contrôles de l’Etat sur les activités des grands groupes financiers, on vend les entreprises publiques (Télécom, EDF, demain SNCF…), et on renforce les positions dominantes des grandes fortunes. Cette politique de destruction des protections sociales repose sur de grands piliers. Démantèlement de l’Etat protecteur prestataire de services publics, démantèlement des entreprises publiques, abolition de l’Etat planificateur des grandes évolutions du pays, et suppression de l’Etat arbitre et contrôleur du secteur privé, financier notamment.

Il s’agit de revenir ni plus ni moins à une situation passée, caractérisée par moins de services publics, moins de protections sociales, moins d’interventions de l’Etat sur l’économie et moins d’encadrement du secteur privé. En résumé, on privatise, on dérèglemente le droit du travail, on rend l’accès aux soins de l’hôpital public de plus en plus cher ( le système de santé Français était classé 1er dans les années 1970, il est aujourd’hui en 15ème position), on rogne sur les retraites, et on bascule toute une partie de la population dans la précarité et la pauvreté, les conditions de travail mettent en danger la santé des salariés et dégrade la qualité de service, la population rurale verse dans l’isolement avec la fermeture des services publics de proximité, la disparition des commerces et des transports.

Belle société que voilà !

Toutes ces politiques se font avec la complicité des grands groupes médiatiques aux mains des grandes fortunes (BFM, LCI, CNEWS…), qui nous martèlent à longueur de journée la propagande libérale et formatent les esprits à la destruction des politiques sociales. Entendons-nous les revendications des Retraités, des cheminots, des étudiants, des salariés de carrefour ? Non ! Cependant vous êtes abreuvés de reportages sur la prise d’otage des usagers des transports par ces nantis de cheminots, par ces analyses de spécialistes déformants les chiffres et démontrant que les retraités font partie d’une « génération dorée », de politologues affirmant que les étudiants sont des nostalgiques de mai 68 et d’irresponsables gauchistes.

Le matraquage de ce catéchisme libéral est continuel, vous entendez :

 Les fonctionnaires sont trop nombreux et trop paresseux.  Ils y beaucoup trop de grèves en France, les usagers sont pris en otages.  C’est à cause des syndicats et des statuts spéciaux que la SNCF va mal.  Les syndicats défendent des positions archaïques et les privilèges des fonctionnaires.  Faciliter les licenciements crée des emplois.  Le code du travail est un obstacle aux embauches.  Baisser les « charges » (cotisations) sociales des entreprises trop lourdes, est le meilleur moyen de créer des millions d’emplois.  Notre système de protection sociale est beaucoup trop généreux.  Baisser les prélèvements des riches crée par ruissèlement de la richesse donc de l’emploi.

Tout cela est faux, ne les écoutez plus !

Mes camarades, il est possible de changer le système, il est possible de faire que la répartition de la richesse soit plus équitable, pour cela nous devons nous battre tous ensemble et à tous les niveaux.

Le Secrétaire général de l’UDR FO 83