CDEN du Mardi 20 Février 2018

, par UD Fo 83

La FNEC FP FO tient d’abord à remercier l’institution, d’avoir intégré notre fédération à ce CDEN du Var, notre organisation syndicale ayant attendu près de quatre ans alors que depuis 2014, FO est la première organisation représentative dans la fonction publique d’Etat et la troisième dans l’Education Nationale, au niveau national et départemental.

Alors qu’il s‘attaque au baccalauréat, diplôme national et premier grade universitaire, en substituant le contrôle continu aux épreuves nationales terminales anonymes et instaure la sélection à l’université, le ministre de l’Education Nationale supprime dans le même temps 2600 postes dans le 2nd degré et 200 chez les personnels administratifs. Dans ce cadre de coupe sombre dans les budgets, l’effort serait-il porté sur le primaire ? Derrière l’annonce de 3 881 postes pour le primaire, la réalité est toute autre : sur ces 3 881 postes, 3100 seront absorbés par le dispositif des CP et CE1 appelé « 100 % réussite » en éducation prioritaire, le ministère ayant confirmé sa volonté pour la rentrée 2018 de dédoubler tous les CP en REP et les CE1 en REP+ « partout où c’est possible ». Cet état de fait a des conséquences très concrètes dans les départements : ● Les départements qui ont peu d’écoles en éducation prioritaire obtiennent des dotations de postes très faibles, voire négatives, dans les répartitions au sein des académies. Ces départements ruraux connaissent à nouveau des vagues de fermetures d’écoles et de fusions d’école : les « chartes » ou « conventions ruralité » sont des outils redoutables pour fermer des classes, voire des écoles dans un contexte d’austérité. De plus, elles amorcent le transfert de la gestion de la carte scolaire de l’État/Éducation nationale vers les collectivités territoriales, notamment les intercommunalités dans le cadre de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République). ● Dans les départements avec des écoles classées en éducation prioritaire, la quasi-totalité des postes étant réservée aux dispositifs CP et CE1 « 100 % réussite », la carte scolaire provoque mécaniquement une augmentation des effectifs et une aggravation des conditions de travail dans les écoles non situées en REP ou REP+ et dans les classes autres que CP et CE1 des écoles classées en éducation prioritaire. Dans certains départements, les inspecteurs d’académie annoncent qu’ils ne sont plus en mesure de respecter les seuils départementaux d’ouverture et de fermeture de classes. Par ailleurs, le dédoublement des CP et CE1 est une mesure de déréglementation :
 Il remet en cause la libre répartition des élèves dans les classes arrêtée par le directeur, après avis du conseil des maîtres (art 2 du décret de 89)
 En cas de problèmes de locaux, les enseignants soit se verront imposer de la cointervention forcée, remise en cause du principe un enseignant une classe une salle de classe, soit subiront des conditions de travail indignes, avec des bricolages de type « classes en préfabriqué », cloisons pour séparer une salle en deux...
 Il remet en cause les décharges statutaires des directeurs d’écoles, puisque dans certains départements, ces classes, considérées comme des dispositifs, ne comptent pas dans le calcul des décharges
 Le rôle particulier que le ministre entend faire jouer à ces classes « 100 % réussite » peut conduire à toutes les dérives : pression accrue sur les collègues soumis à une « obligation de résultat », poste à profil, restriction pour l’accès aux écoles de l’éducation prioritaire… Cette augmentation des effectifs dans les classes autres que CP et CE1 dédoublés, ajoutée aux problèmes de l’inclusion systématique et forcée et à la remise en cause des postes spécialisés (RASED, classe et structures spécialisées…), conduit à une profonde désorganisation des écoles. C’est dans ce cadre que s’est tenu le CTSD du Var ce lundi 19 février 2018. Ce CTSD s’est tenu dans le cadre de 27 ETP attribués au département pour la rentrée scolaire de septembre 2018. • 26 postes sont attribués au dispositif CP-CE1 en éducation prioritaire mais avec un seuil de 15 élèves par classe au lieu de 12 élèves préconisé au plan national. • 47 classes sont ouvertes et 30 fermetures prononcées. • 13 postes du dispositif « plus de maîtres de que de classes » ont été supprimés • 2 classes UPE2A ont été fermées • Seulement 6 postes de titulaires remplaçants dans les écoles et 2 postes RASED ont été créés ou rétablis Ce constat légitime les revendications du SNUDI FO, syndicat FO du 1er degré : ► non au dispositif du Ministre appelé « 100 % réussite » : les postes créés doivent servir à satisfaire les besoins des écoles ► ouverture des classes nécessaires, non aux fusions d’écoles ► maintien de toutes les classes ► création des postes nécessaires de remplaçants, de RASED, en nombre suffisant ► ouverture et réouverture des postes et structures spécialisées ► allègement des effectifs dans toutes les classes ► recrutement d’enseignants sur la liste complémentaire ► ouverture de postes au concours à hauteur des besoins réels du terrain. Par ailleurs, FO s’oppose aux suppressions des 45 ETP dans les lycées et collèges varois alors que 410 élèves supplémentaires sont attendus : ces suppressions de moyens imposent des DGH aux collèges et lycées varois inacceptables ! Par ailleurs, les enseignants, comme tous les fonctionnaires, sont doublement attaqués : ils subissent une baisse des salaires et la remise en cause de toutes leurs garanties statutaires. Tous les services publics sont menacés de démantèlement, voire de privatisation, dans la cadre de la réduction des dépenses publiques recherchée par la gouvernement, notamment au travers de la suppression annoncée des 120 000 postes de fonctionnaires sur 5 ans. Se sont les raisons pour lesquelles nous serons en grève le jeudi 22 mars 2018, dans les trois versants de la fonction publique, avec la plupart des autres fédérations syndicales nationales. En vous remerciant Les élus FNEC FP FO au CDEN du Var (GALLI Rolando et PERRIER Marlène)

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